Selon Carl R. Rogers h, aucune évaluation faite par autrui ne saurait nous servir de guide car l’expérience est l’autorité suprême. Il est par conséquent important de trouver de l’ordre dans son expérience. Souvenons-nous toujours, pour y parvenir, que ce qu’il y a de plus personnel et aussi ce qu’il y a de plus général. Par ailleurs, tous les hommes ont fondamentalement une orientation positive, ceux sont les épreuves qui entraînent des motifs de craintes et des réactions de défenses négatives.
Cette partie s’adresse principalement aux enseignants mais elle intéressera également les parents qui supervisent le travail à la maison.
Vous l’aurez compris un sentiment d'auto-efficacité positif est essentiel à la réussite scolaire.
Toutefois il prend du temps à se construire et surtout il est constamment remis en cause par
l’expérience. Il est aussi fragilisé par une croyance irrationnelle et très répandue chez de nombreux
élèves convaincus que les habiletés et compétences acquises lors d’une année ne servent plus
l’année suivante. Cela explique entre autre la paralysie de certains élèves face à des tâches
qui requièrent l’utilisation de notions nouvelles et passées. Je pense qu’il incombe à chaque
enseignant d’éclaircir ce point principalement lors du passage du collège au lycée, au début de
chaque année et également au commencement d’une prise en charge en cours particuliers.
De plus, face à des difficultés, il est plus facile à quelqu'un de maintenir un sentiment
d'efficacité personnelle positif si des individus qu’il considère comme compétents par rapport à
la tâche, c’est à dire l’enseignant dans la matière, lui expriment leur confiance dans ses
capacités. Par contre pour ceux dont le SEP est à la base négatif, il faut prendre garde aux
encouragements, ils doivent être en rapport avec les efforts fournis afin de ne pas susciter de
fausses croyances qui pourraient conduire à l'échec et au découragement.
Il est important d’expliciter la difficulté, afin de la rendre intelligible, et de légitimer le
fait de la rencontrer. Trop d’élèves se laissent désarçonner par la difficulté et ne prennent alors
plus part à la surmonter. Ils évitent l’affrontement pourtant salutaire et préfèrent l’évitement.
Ils protègent ainsi leur image de soi en démissionnant de la tâche concernée afin que leur faible
efficacité ne soit attribuée à de faibles capacités. C’est une stratégie, mais elle est très nocive
pour un esprit en devenir. C’est donc à nous, adultes et pédagogues, de proposer des stratégies
mieux adaptées.
Du fait de l’existence de profils motivationnels différents, l’intensité de l’effort sur une tâche
dépend fortement des objectifs que l’élève se fixe. Ainsi s’il associe les objectifs difficiles à
un inévitable échec alors il optera probablement pour la résignation. Or, il a été observé une
augmentation de la performance lorsque le but de la tâche, même difficile, est explicité. Le but
agit alors sur le développement de stratégies. D'un point de vu pédagogique, c’est une tâche
essentielle, bien que délicate, de fixer des objectifs modérés.
Il est aussi primordial de relativiser l’erreur et de mettre en avant son aspect éducatif. Pour ceux qui disposent d'un bon sentiment d'efficacité, les revers et difficultés peuvent être bénéfiques, car ils enseignent que le succès nécessite généralement un effort soutenu. Par ailleurs, l’erreur peut être utile dans un problème car elle permet d’éliminer les stratégies improductives. Ces faits essentiels pourront atteindre également les élèves à qui nous auront permis de retrouver confiance en leurs capacités.
Nous, pédagogues, devons :