Selon A. Bandura, la motivation est essentiellement régie par l’autoefficacité perçue (le besoin)
qui est liée à l’estime de soi par rapport à ses compétences dans un domaine
b.
Dans ce modèle, ce besoin d’estime est l’intervalle à combler entre le but qu’on s’est fixé et un
standard personnel. Le Sentiment d’efficacité personnelle (SEP) est d’autant plus grand que le but,
que l’on se fixe ou que l’on fixe pour nous, est proche de nos propres standards a.
Si un élève, engagé dans une activité, se trouve satisfait de sa prestation alors il va se fixer des défis de plus en plus importants. L’autoefficacité perçue va accroître son intérêt et donc sa motivation intrinsèque.
Le sentiment d’efficacité personnelle exprime donc ce que l’individu croit pouvoir faire dans des situations variées. "L’efficacité personnelle perçue concerne la croyance de l’individu en sa capacité d’organiser et d’exécuter la ligne de conduite requise pour produire des résultats souhaités" (Bandura, 2003). En fait, les gens agissent quand ils croient que leurs actions vont produire les résultats qu’ils désirent obtenir, que l’effort exigé en vaut la peine et qu’ils ont les capacités pour le faire.
Dans leur choix d’orientation, les personnes écartent des classes entières de professions,
sans considération pour leur caractère attractif, en fonction de leurs croyances dans leur
efficacité (Bandura, 1997).
Par exemple, l’efficacité perçue en mathématiques contribue au choix d’études et
de professions de façon plus significative que la quantité d’enseignements suivie ou les résultats
dans cette matière.
Un fonctionnement efficace nécessite donc à la fois des aptitudes et des croyances d’efficacité
pour bien les utiliser c.
Le SEP renvoie "aux jugements que les personnes font à propos de leur capacité à organiser et réaliser des ensembles d’actions requises pour atteindre des types de performances attendus" (Bandura, 1986).
Le processus, par lequel nous évaluons nos capacités, est basé sur nos expériences, l’influence
de modèles, les appréciations de personnes ainsi que sur des informations transmises par notre état
physiologique et émotionnel. De ce fait en situation stressante, lorsqu’une personne interprète ses
sensations (palpitation, tremblement …) comme des signes de vulnérabilité ou de dysfonctionnement
alors elle risque en retour d’accroître significativement son niveau de stress d,e.
L’importance relative que les gens accordent à ces indicateurs physiologiques affecte la manière
dont ils jugent leurs capacités et par conséquent leur sentiment d’efficacité personnelle dans le
domaine où apparaît le stress.
Lorsqu’un individu possède un faible SEP dans un domaine, il a en général recours à une
stratégie d’évitement face aux tâches difficiles. Celles-ci sont perçues comme menaçantes car
elles pourraient le mettre en situation d’échec.
Ces personnes ont aussi une faible implication et peu d’inspiration par rapport aux buts qu’elles
choisissent, car elles entretiennent la croyance en une habileté figée, à l’existence d’un don
pour certaines tâches.
On retrouve ces croyances chez certains élèves et même certains parents qui, suite à des échecs en
mathématiques, sont convaincus qu’il existe un don pour cette matière, la fameuse bosse des maths !
Le problème est évidemment d’avoir complètement soustrait le travail et les efforts
des moyens disponibles à l'élève pour réussir.
Pour ces personnes, les difficultés sont révélatrices de leurs faibles capacités et elles se
détournent de la recherche de moyens d’accroître leur performance. Elles sont lentes à retrouver
leur sens de l’efficacité après un échec.
On observe aussi une diminution du niveau stratégique par rapport à la tâche et une orientation
vers des stratégies inadéquates caractéristiques de l’enfant pré-scolaire.
Ces caractéristiques minimisent les opportunités d’accomplissements et exposent l’individu au stress
et à la dépression.
Les personnes avec un SEP élevé dans un domaine particulier considèrent les difficultés comme
des défis personnels plutôt que comme des menaces à éviter. Une telle approche renforce la
motivation intrinsèque et approfondit l’implication dans les activités.
Leurs buts sont stimulants et ils maintiennent un engagement fort à leur égard même face à la
difficulté.
Ces personnes attribuent l’échec à un manque de travail ou d'implication et pas à une
déficience de leurs capacités cognitives.
Elles approchent les situations menaçantes avec assurance et elles recouvrent rapidement leur
sens de l’efficacité après un échec.
Cet ensemble de caractéristiques d’auto-efficacité favorise les accomplissements personnels, réduit le stress et la vulnérabilité
face à la dépression.