Le stress est l'état d’un organisme dont le bien-être est menacé et qui n’a pas de réponse immédiate pour réduire cette menace. C’est une réponse adaptative physiologique, c'est à dire un ajustement. Les réponses physiologiques dépendent des capacités individuelles d’adaptation et de maîtrise. L’anxiété est considérée comme l’impact émotionnel ou la dimension cognitive du stress 1.
Depuis les années 90, on a beaucoup parlé du stress en entreprise mais il n’y a que peu d’ouvrages et peu d’études concernant le stress vécu par les enfants. On n'imagine pas que les enfants aussi sont soumis à des stress importants qui causent des problèmes comme les troubles du sommeil, l'irritabilité, les craintes irraisonnées ou les difficultés de concentration. Mais n'oublions pas qu'en comparaison aux adultes, les enfants ont moins de pouvoir pour changer les choses, ils ne peuvent échapper à la vie que les adultes ont choisie pour eux !
Yerkes & Dobson (1908) 1 ont montré que lors des tâches
d’apprentissage, l’activation émotionnelle (stress) a une relation avec la performance.
La courbe "en U inversé" montre cette corrélation et l'existence d'une zone optimale où
le stress est utile pour être performant dans la tâche à accomplir. De ce fait,
un niveau modéré d’anxiété peut mener à une performance optimale, tandis que la performance
se détériore si ce niveau est trop bas (ennui) ou trop élevé (mal être).
Au niveau scolaire, l'existence d'un bon et d'un mauvais stress explique
que l'annonce d'un devoir surveillé puisse être un potentiel mobilisateur pour beaucoup d’élèves
et une source d'anxiété pour d’autres à cause de leur « peur » de l’examen.
Dans ce dernier cas, une attention exagéré pour le temps qui défile, la revérification constante
des réponses, ainsi que des pensées irrationnelles et négatives, du genre "j’ai tout oublié" ;
"je vais échouer", augmentent le niveau de stress, entament sévèrement l’attention et la performance et
empêchent l’élève de se rappeler des apprentissages en mémoire.
Ce handicap peut aller jusqu’à s’organiser en phobie scolaire ou refus anxieux. Il n'est pas rare
que des thérapeutes reçoivent des enfants ou des adolescents en plein burn-out
2-4 et parmi les élèves en situation d'échec scolaire
on en dénombre beaucoup.
Selon cette théorie, l'anxiété est par nature multidimensionnelle avec une composante cognitive
et une autre somatique. Dans ce modèle, l'anxiété cognitive a une relation linéaire négative avec la
performance tandis que l'anxiété somatique suit la courbe en "U inversé".
La courbe en "U inversé" permet de bien expliquer et de mieux se représenter, en fonction du niveau
d'anxiété, l'évolution des effets sur la performance des différentes tensions subies par le corps .
Il n'en est pas de même pour l'état de nos facultés
cognitives et de notre mémoire dès lors qu'on est entré dans la spirale du stress. Comme le montre
le diagramme précédant, ces facultés subissent une diminution d'autant plus importante que l'anxiété croît.
Ce modèle est très intéressant et permet de ne plus s'étonner de voir un élève ayant correctement
révisé incapable de saisir un énoncé ou d'effectuer une tâche à sa portée. Ce point est d'autant
plus important pour un élève stressé qu'il lui permettra de comprendre l'origine de sa confusion
mentale durant l'épreuve et de ne plus faire l'erreur de remettre en cause son intelligence. Le stress
devient alors l'animal à dompter et on est moins tenté de se résigner à l'échec ce qui fait croître
évidemment les chances de réussite !
En résumé, selon ce modèle (qui me semble plus complet) il faut chercher à obtenir un niveau moyen d'anxiété physique (tensions musculaires, rythme cardiaque etc) et un niveau faible d'anxiété cognitive (crainte de l'échec, peur de faire des erreurs etc). Il faut donc ne pas être trop tendu (relaxation!) et avoir une solide confiance en soi (SEP élevé!).
Maintenant que le phénomène est expliqué, il sera plus facile à l'élève de le reconnaître
lorsqu'il se manifeste. Il ne reste plus qu'à passer à l'étape suivante : la recherche d'une bonne stratégie !
Cette étape demande une grande implication et de la détermination car il va falloir gérer le
stress petit à petit tout en continuant à travailler.
C'est l'objet de ma rubrique "gestion du stress" alors si vous êtes décidés c'est ici.