L’intelligence résulte de l’apprentissage, il n’y a donc pas de « mauvais » élèves. Mais selon
le type d’intelligence et la matière considérée, chaque élève va se donner des objectifs
prioritaires. Ce sont des buts d’apprentissages qui déterminent le profil motivationnel de l'élève
et ses résultats dans la discipline considérée.
Ces buts convergent vers deux catégories f,g :
"Préoccupation pour le développement des habiletés et leur maîtrise"
- valorisation et engagement volontaire dans des activités pour développer des habiletés
- souci d’accroître ses performances grâce au défi et l’intérêt que présente une tâche
- l’apprentissage constitue une fin en soi
- volonté de s’approprier les contenus des activités
- rôle positif accorder aux efforts
- l’erreur est une étape normale dans l’apprentissage
- engagement cognitif élevé
"Préoccupation pour atteindre un certain niveau de rendement"
Recherche d’une performance supérieure et désire surclasser les autres :
- engagement cognitif élevé
- acquérir de nouvelles habiletés n’est pas le souci premier
- un travail soutenu est considéré comme nécessaire
- sentiment d’accomplissement dérivant de la démonstration de la supériorité de son
habileté et de l’obtention de renforcement positif externe.
Elève, sachant ou croyant ses capacités limitées, cherchant à faire mieux :
- tâches avec peu de défis valorisées
- erreurs et difficultés perçues négativement (renvoient à ses propres limites)
- engagement cognitif fragile
Elève qui se fixe pour objectif de limiter son travail et ses efforts à ce qui suffit
pour ne pas échouer :
- engagement cognitif limité
- processus d’apprentissage et performance peu valorisés
Cette dernière sous catégorie constitue quasiment à elle seule une troisième catégorie appelée buts
d'évitements.
On retrouve ces buts chez certains élèves en difficulté scolaire. En générale, ces élèves n’avaient
jamais rencontré de problèmes dans leur scolarité avant l’apparition subite de ces difficultés.
Suite à un échec ou des tensions dans la classe, donc à une situation stressante, il arrive que
des élèves développent ce type de comportement. Ils se réfugient dans l’échec délibérément. Ils
ne travaillent plus donc ils savent pourquoi ils échouent. Cela ne risque pas d'être dû à la
déficience de leur capacité cognitive ! C’est du coping, c’est à dire une stratégie d’adaptation.
Ajoutons que les élèves ayant ces buts d’apprentissages ont un très faible
SEP.
Les buts d’apprentissages ne caractérisent en aucun cas la personnalité et varient fortement selon la matière. Par ailleurs, ils ne sont pas exclusifs, sauf pour les buts d’évitement, et peuvent coexister.
Une étude a classé les scores d'élèves selon leurs buts d’apprentissages dans une discipline :
1er : maîtrise et performance
2ème : performance
3ème : maîtrise
Cette étude a montré que les buts de performance permettent de réussir, mais seuls ils ne
suffisent pas à assurer le meilleur classement. En fait, pour atteindre la première place l'élève
doit combiner des buts élevés de maîtrise et de recherche d'un rendement élevé.
Le profil motivationnel type de l’élève le plus susceptible de mettre à profit son répertoire
de ressources cognitives est caractérisé ainsi :
- avoir une perception positive de son efficacité personnelle
- être préoccupé par son rendement
- être animé par la volonté de s’approprier et de maîtriser les habiletés et les contenus
des connaissances propres à chaque discipline
L'hypothèse est que l’élève maîtrise au préalable le répertoire de connaissances et de ressources
nécessaires aux activités. C’est une limite qui s’impose à l’enseignant et qui peut justifier le
recours aux cours particuliers.