Avant de vous lancer dans cette lecture, prenez une profonde inspiration et
installez-vous confortablement, mais pas trop afin d’être suffisamment concentré pour cette
lecture. Etes-vous prêt ? Votre esprit est-il libre ? Pas de dossiers ou de coups de fil en
attente… La réussite scolaire et l’obtention de notes élevées peuvent être investies d’une valeur si importante et causer un tel niveau de stress que cela en vient à prendre une place démesurée. C’est ce qui arrive à ceux et celles qui sont aux prises avec une forte anxiété de performance. Quant aux effets sur le comportement, elles dépendent du profil motivationnel des élèves concernés. |
La réponse n’est pas toujours évidente à admettre mais de nombreux élèves sont
stressés car ils n’arrivent pas à s’adapter aux exigences de l’école. Les difficultés les
démotivent car ils les considèrent comme une compétition sociale plutôt que comme des défis
personnels. D’ailleurs, il ne faut plus aller à l’école simplement pour apprendre, il faut aussi
être performant sinon on va décevoir ses parents, ses professeurs et sans doute être exclu parce
qu’on est « nul » ou « fainéant ». De ce fait, certains élèves luttent de façon inadaptée et
échouent au point qu’ils ne perçoivent plus de relations entre leurs efforts et leurs résultats.
En général leur motivation chute et si la résignation s’installe alors ils laissent tomber comme
Laure. Emma et Yves subissent leur anxiété de performance et ont développé une faible estime
d’eux-mêmes. Chaque fois qu’on les interroge, on les surprend à marmonner « de toute façon c’est
faux » avant de répondre, comme s’ils devaient se préparer à échouer. |
Les problèmes de stress vécus par les élèves sont souvent révélés par des échecs en mathématiques 7. Cela est dû en partie au statut des mathématiques censés être une sorte de référence ; de bons résultats dans cette matière assureraient la réussite future des élèves… C’est faux ! De bons résultats dans toute autre matière sont également gages de réussite ! Puis, disons le, il y a les parents martyrisés par les mathématiques qui ont transmis cette crainte à leurs enfants.
L’examen (interro ou DS) est un moyen d'évaluer certaines connaissances à un moment précis ! C’est le moment de montrer qu’on a compris des choses
et qu’on a acquis de nouveaux savoirs-faires. L'examen devrait ainsi représenter une occasion de faire le point sur ses connaissances, c’est un outil
qui permet de s'auto-évaluer.
Cela semble évident, pourtant de nombreux d’élèves imaginent que c'est leur personnalité qui va être évaluée et non la façon dont ils ont compris une partie
de la matière.
L’école a changé avec le temps et aujourd’hui le savoir acquis et moins important que la note obtenue. D’une manière générale, les élèves ne travaillent
plus pour l’intérêt suscité par la matière mais pour son utilité ! Il faut que ce soit rentable et donc on fait des maths et de la physique pour aller
en terminale scientifique.
C’est le pendant de ce nouvel adage transmis par les adultes à leurs enfants « tu deviendras ce que tu as fait à l’école », qui a transformé l’école en arène pour
une compétition sociale.
Comment éviter alors que certains élèves associent l’échec à cette certitude que c’est leur avenir qui est compromis et par là les espoirs placés en eux ?